Des racines...
La fonction première d’un couvreur, c’est de mettre à l’abri.
Une évidence qui induit d’emblée une forte conscience professionnelle.
Dans ce métier à forte responsabilité, il n’y a pas de place pour l’à peu près.
Prendre en compte le vent et la goutte d’eau qui ne doit jamais traverser suppose une attention de chaque instant.
... Et des ailes
Mais une fois là-haut… Place à l’indépendance et à la liberté.
Dehors, sur les toits, en prise directe avec les éléments, le couvreur peut exprimer son talent.
Adapter sa maîtrise aux matériaux choisis : ardoise, zinc, plomb, cuivre, tuile ronde ou plate : chaque chantier est une nouvelle aventure.
Un voyage perché sur les toits. Fait d’escales uniques durant lesquelles, à chaque fois, le couvreur laisse une empreinte, une trace indélébile dans le paysage.
De tous temps les hommes ont cherché à se protéger des intempéries
Si au départ les abris étaient couverts avec des végétaux, petit à petit les techniques ont évolué.
- D’abord la terre cuite il y a plus de 3000 ans puis le schiste et enfin les métaux.
- Chaque époque et chaque région possèdent ses spécificités, on ne restaure pas une église du 19ème comme une église du 15ème de même qu’on ne restaure pas une église à Toulouse comme à Rennes.
- Et même dans les ouvrages courants, chaque chantier est différent.
- Aujourd’hui, la mécanisation et l’évolution des échafaudages ont diminué la pénibilité et augmenté la sécurité sans porter atteinte ni à la qualité ni à la technicité ce qui a permis à ce métier de se féminiser.
Ces formations que nous dispensons assiérons et/ou feront évoluer les compétences techniques de nos couvreurs.
Le métier et ses spécialités
Le métier en lui-même offre plusieurs spécialités, qui varie au fil des régions et de l’architecture.
En voici, quelques-unes des principales :
Ardoisier
- Plus récent que la tuile, la couverture en ardoise est apparue entre le 6ème et le 10ème siècle. A partir du 11ème, l’explosion de construction d’églises, de châteaux, de manoirs et de cathédrales a pérennisé ce matériau.
- Aujourd’hui, si beaucoup de bâtiments anciens sont couverts en ardoise, on continue à en poser sur des ouvrages courants.
- Outre le traçage et les raccords qui requièrent de la compétence, le couvreur ardoisier doit aussi soigner l’aspect et garder « l’âme » de l’édifice.
Zingueur
- Le zinc est apparu au milieu du 19ème siècle. On le trouve comme gouttière sur presque tous les bâtiments. Il facilite aussi les raccords sur les couvertures en tuile ou en ardoise.
- Mais c’est à Paris sur les combles à la Mansart qu’il est le plus présent. 80% des toits parisiens sont couvert en zinc.
- Le zinc est un métal en feuille, le couvreur le trace, le coupe, le plie, l’agrafe ou le soude. La zinguerie nécessite beaucoup de soin, de précision et une bonne dextérité pour souder.
- Les techniques utilisées avec le zinc se transposent à tous les métaux en feuille : cuivre, acier inoxydable, aluminium.
Plombier
- Ce matériau est connu depuis l’antiquité, on le trouve en couverture mais aussi en chéneaux, en habillage de corniches, d’acrotères et de balcons.
- Le travail de ce métal n’a quasiment pas évolué au cours des siècles, seules les techniques de soudage se sont diversifiées.
- Du fait de sa malléabilité, la principale technique de mise en œuvre reste l’emboutissage.
- Dans beaucoup de situations, le couvreur doit utiliser du plâtre pour que le plomb repose sur un support lisse.
- Le plomb demande une hygiène stricte de la part du couvreur et une surveillance médicale.
Tuilier
- La tuile est un très vieux matériau de couverture. C’est le plus répandu. Les chinois, les grecs, les romains… l’ont utilisé dès l’antiquité.
- Son ancienneté et sa grande répartition géographique ont donné naissance à plusieurs techniques de pose. Il existe 3 grandes familles de tuiles, la tuile canal, la tuile plate et plus récemment, la tuile mécanique.
- Si la mise en œuvre est relativement simple, les raccords nécessitent de la technicité. Ce type de couverture est souvent associé à du mortier et du métal.
- Des ouvrages très anciens couverts en tuile sont restaurés à l’identique.
Ornemaniste
- C’est une spécialisation un peu à part qui consiste à faire des éléments décoratifs en cuivre, en zinc ou en plomb.
- Si on pense d’abord aux épis, l’ornemaniste fait aussi des faîtages comme au parlement de Bretagne, des arêtiers, des membrons, des œils-de-bœuf, des coqs, des campaniles…
- L’ornemaniste travaille à l’atelier, la pose des ornements incombe aux couvreurs.
Témoignages
La passion en commun, le plaisir du métier partagé au quotidien. Plus qu’un engagement, un repère. Un lien intemporel.
C’est quelque chose d'assez jouissif de sortir de l'ESC. On est capable de réaliser n'importe quel ouvrage en ardoise.
J'ai derrière moi 30 ans de Versailles : cour centrale, galerie des glaces, dorures... C'est un métier où il y a vraiment moyen de se faire plaisir.
Le Grand Palais à Paris, c'est un chantier majestueux qui m'a marqué. Je ne changerais de métier pour rien au monde.